moneyland.ch a demandé à 1500 Suissesses et Suisses à quelle fréquence ils négocient dans différentes situations ou lorsqu’ils recourent à différents services.
Résultat: en Suisse, on ne négocie pas souvent – même lorsqu’il s’agit de services pour lesquels la négociation du prix pourrait tout à fait entrer en ligne de compte. «Alors que négocier est de bon ton dans de nombreux pays, la population suisse continue de se gêner de marchander le prix», observe Benjamin Manz, le directeur de moneyland.ch. Cette passivité favorise un niveau général élevé des prix.
Les différentes catégories de la population ont un comportement différent lorsqu’il s’agit de négocier. Les Suisses alémaniques négocient plus souvent que les Romands, les hommes plus fréquemment que les femmes, la population des villes davantage que celle de la campagne et les jeunes plus souvent que les personnes âgées.
Ou l’on négocie et à quelle fréquence
La population suisse négocie le plus souvent lorsqu’il s’agit de procéder à l’achat d’une voiture (chez le concessionnaire): 22% négocient régulièrement, souvent ou toujours (c’est-à-dire «au moins régulièrement») – seules 32% des personnes interrogées ne négocient jamais. 21% des sondés négocient au moins régulièrement lors de l’achat d’une hypothèque, 16% auprès des artisans, 16% lors de la souscription d’un crédit privé, 13% en matière d’assurances, 12% pour les abonnements à Internet et 11% dans le taxi et lors de l’achat d’un abonnement de téléphonie. (Les chiffres indiqués en pourcent ne se rapportent pas dans chaque cas à toutes les personnes interrogées mais au nombre de personnes qui recourent aux services correspondants.)
Seuls 8% des sondés négocient au moins régulièrement à l’hôtel, dans les magasins de meubles, dans les magasins d’électronique, auprès du loueur de leur appartement et pour leur compte bancaire. Seules 7% des personnes interrogées y recourent dans les restaurants ainsi que dans les magasins d’alimentation, de vêtements et les bijouteries. Seuls 6% des sondés négocient au moins régulièrement à la Migros, à la Coop, dans les magasins de chaussures et chez le coiffeur, alors que seuls 5% le font au bar et chez le médecin.
Où l’on pourrait davantage négocier
Dans certaines situations (comme à la Coop, à la Migros, chez le médecin, dans un bar ou dans un restaurant en Suisse), négocier n’aurait effectivement aucun sens. Pour beaucoup d’autres services, il serait cependant tout à fait possible de négocier plus fréquemment. Ainsi, on peut négocier le prix dans beaucoup de magasins d’électronique, de vêtements et de chaussures, comme l’ont montré des échantillons réalisés par moneyland.ch. Malgré tout, presque personne ne marchande dans de tels magasins de manière régulière.
D’un côté, cela tient à l’ignorance: «Souvent, la population helvétique ne sait pas du tout qu’il serait aussi possible de négocier dans des commerces suisses», estime Silvan Wehrli, analyste chez moneyland.ch. De l’autre, cela tient aussi à des raisons culturelles: «Beaucoup de Suissesses et de Suisses ont une réserve proverbiale – même lorsqu’il s’agit de négocier», ajoute-t-il.
Négocier des hypothèques permet d’économiser beaucoup d’argent
31% des détenteurs d’hypothèques ne négocient jamais leurs hypothèques, 16% ne le font que rarement, 17% parfois, 10% régulièrement, 4% souvent et 8% toujours. Ainsi, on négocie certes plus souvent en matière d’hypothèques que ce n’est le cas pour beaucoup d’autres services mais on le fait manière encore beaucoup trop hésitante. Cela alors qu’il serait particulièrement décisif de négocier dans ce domaine, du fait que cela peut permettre d’économiser des dizaines de milliers de francs en fonction des situations. «Les taux d’intérêt peuvent être négociés auprès d’une majorité de prestataires hypothécaires», ajoute Benjamin Manz. Un bon argument de négociation est par exemple de mentionner l’existence d’offres de taux plus avantageux chez d’autres prestataires.
Abonnements de téléphonie mobile et à Internet: négocier peut en valoir la peine
Il est aussi possible de négocier les abonnements de téléphonie mobile et les abonnements à Internet chez certains prestataires télécoms, ce que la majorité des clients ne sait pas. En concluant un abonnement à Internet, 52% des personnes interrogées ne négocient carrément jamais, 17% le font rarement, 14% parfois, 6% régulièrement, 3% souvent et 3% toujours. Les résultats sont similaires pour les abonnements de téléphonie mobile: 52% ne négocient jamais, 20% le font rarement, 13% parfois, 6% régulièrement, 2% souvent et 3% toujours. «Même s’agissant des abonnements dans le domaine des télécoms, on peut tout à fait essayer de négocier un meilleur prix. Cela vaut en particulier pour les clients existants», poursuit Silvan Wehrli.
On négocie plus rarement en Suisse romande
En Suisse romande, on négocie plus rarement dans presque toutes les situations. Exemple de l’achat d’une voiture: seuls 10% des sondés négocient régulièrement lors d’une telle transaction alors que 28% le font en Suisse alémanique, soit trois plus en termes de pourcentage. L’achat d’abonnements à Internet et de téléphonie mobile fait ici exception: dans ce domaine, on négocie plus souvent en Suisse romande qu’en Suisse alémanique.
Les hommes négocient beaucoup plus souvent que les femmes
La différence entre hommes et femmes est encore plus significative: les femmes négocient beaucoup plus rarement que les hommes. Pour de nombreux services, les hommes négocient au moins deux fois plus fréquemment. Exemple avec les artisans: seules 10% des femmes négocient au moins régulièrement, alors que cette proportion atteint 22% chez les hommes.
Les vieux négocient plus rarement que les jeunes
La catégorie d’âge la plus élevée incluant les personnes âgées de 50 à 74 ans est en général moins encline à négocier que les individus faisant partie des catégories plus jeunes. Exemple avec les taxis: 18% des sondés âgés entre 18 et 25 ans négocient au moins régulièrement le tarif de leur trajet, alors que cette part n’atteint que 13% chez les 26 à 49 ans et seulement 5% chez les 50 à 74 ans.