Beaucoup de Suissesses et de Suisses se montrent inquiets au sujet de leur prévoyance vieillesse. Ces craintes sont-elles justifiées?
Judith Albrecht: Le système de prévoyance en Suisse va effectivement au-devant de grands défis. L’espérance de vie augmente alors que les taux d’intérêt sont, eux, descendus à un plus bas historique. Afin de pouvoir garantir les rentes des premier et deuxième piliers jusqu’en fin de vie, l’obligation de cotiser devrait être soit augmentée, soit prolongée. En parallèle, les structures familiales évoluent aussi. Il y a toujours davantage de couples qui vivent ensemble sans être mariés et qui fondent une famille sans acte de mariage. Avec le cadre juridique actuel, il y a nécessité d’agir pour garantir la couverture de la partenaire ou du partenaire.
Où voyez-vous un besoin d’agir?
Auparavant, le principe suivant s’appliquait: les rentes de la caisse de pension et de l’AVS devaient, ensemble, couvrir 60% du dernier salaire. Cet objectif de rente remonte encore à 1985, l’année où la loi sur la prévoyance professionnelle, vieillesse, survivants et invalidité est entrée en vigueur. A cet époque, le taux d’intérêt minimal appliqué dans la prévoyance professionnelle s’élevait à 4%. Actuellement, il est fixé à 1%. En outre, lors de l’introduction de l’AVS en 1948, les personnes âgées de 65 ans continuaient à vivre en moyenne encore à peine 14 ans, tandis que l’espérance de vie pour les personnes de 65 ans atteint désormais plus de 23 ans – soit 70% de plus qu’alors. L’âge ordinaire de la retraite n’est cependant pas plus élevé aujourd’hui. Pour les caisses de pension également, l’avoir accumulé doit suffire pour une durée toujours plus longue. C’est pourquoi, les institutions de prévoyance sont contraintes de réévaluer les prestations qu’elles versaient jusqu’à présent.
Devons-nous donc partir du principe que les rentes vont continuer à baisser?
C'est ce que l'on peut supposer, en dépit des mesures qui ont déjà été prises par les caisses de pension. Aussi longtemps que les taux d'intérêt restent bas, que l'espérance de vie continue d’augmenter et qu'aucune réforme n'est mise en œuvre, les caisses de pension ne pourront pas faire autrement que d'adapter leurs prestations. C’est seulement en adoptant des réformes législatives appropriées qu’il sera possible de garantir que les rentes de l'AVS et des caisses de pension puissent être assurées durablement.
Comment est-il possible d’éviter des lacunes de prévoyance?
En matière de prévoyance, une plus grande responsabilité personnelle est demandée. Afin de pouvoir maintenir son niveau de vie durant sa retraite, la prévoyance privée dans le cadre du troisième pilier gagnera toujours davantage en importance. En effet, elle permet d’atténuer la baisse des prestations et les éventuelles lacunes de prévoyance pouvant exister dans le cadre des premier et deuxième pilier.
Dans le cadre du pilier 3a, les épargnantes et épargnants peuvent choisir entre un compte rémunéré avec des intérêts, une police d'assurance et une solution de titres. Que recommandez-vous?
Un compte de prévoyance 3a fonctionne de façon similaire à un compte bancaire investi à long terme. On peut y verser à tout moment, de manière flexible et sans obligation d'épargne, une somme allant jusqu'au montant annuel maximal fixé par la loi, situé actuellement à 6’883 francs (lorsqu’on est affilié à une caisse de pension). Attention cependant: dans le contexte actuel de taux d'intérêt négatifs, un compte d'épargne 3a ne rapporte pratiquement plus rien. C'est pourquoi, il vaut la peine d'opter pour une solution de titres. Dans ce cas, vous investissez dans un fonds largement diversifié et participez à l’évolution des marchés financiers même à partir de petits montants. Les fonds de prévoyance, qui disposent d'un horizon de placement à long terme, sont particulièrement adaptés aux placements effectués dans des titres.
Malgré la possibilité d’économiser des impôts qui en résulte, de nombreuses personnes en Suisse ne disposent pas encore de troisième pilier.
En effet, jusqu'à présent, seuls 60% des Suissesses et des Suisses disposent d’un troisième pilier. Et parmi ceux-ci, seuls 25% de ces personnes investissent dans une solution de placement constituée de titres. Je pense qu'il y a encore un grand besoin d'information à ce sujet.
En période de taux d'intérêt négatifs, avoir un compte d'épargne classique n’en vaut plus la peine. Beaucoup de gens ne se rendent pas compte du potentiel de rendement dont ils se privent faute d’avoir un troisième pilier. L’effet dit «des intérêts composés» qui est obtenu en plaçant son argent dans des titres – à savoir, l'influence du réinvestissement continu des dividendes issus des actions et des intérêts des coupons obligataires sur l'évolution de la valeur de ses avoirs -, est sous-estimé. du fait que les titres placés dans le cadre du troisième pilier sont généralement investis sur une durée plus longue, cet effet de réinvestissement continu a d’autant plus d’impact.
La prévoyance suisse est malheureusement compliquée. Cela dissuade sans doute beaucoup de gens de se préoccuper de questions de prévoyance.
Le sujet est effectivement réellement complexe, il est parfois difficile à comprendre et il est individuel. C'est pourquoi, nos prestations de conseil apportent de la transparence et que nos produits de prévoyance sont faciles d’accès.
Une solution numérique simple l’utilisation, comme par exemple l'application de prévoyance frankly de la Banque cantonale de Zurich (Zürcher Kantonalbank, ZKB), permet aux épargnantes et aux épargnants de gérer leur portefeuille 3a de manière simple et à faibles coûts.
De manière générale, les solutions numériques vont gagner en importance dans le domaine financier. Les clients souhaitent avoir accès à des services indépendamment du moment et du lieu où ils se trouvent.
Pourquoi les personnes qui épargnent pour la prévoyance devraient-elles opter pour frankly?
Trois facteurs importants sont à considérer: la sécurité, les perspectives de rendement et les coûts.
Sécurité: la Banque cantonale de Zurich (ZKB) - l'une des banques universelles parmi les plus sûres au monde – figure en arrière-plan de frankly.
Opportunités de rendement attrayantes: déposer de l’argent sur un compte d’épargne ne vaut plus la peine dans le pilier 3a en raison des taux d'intérêt très bas qui prévalent actuellement. Avec frankly, vous pouvez investir de manière entièrement automatisée ou de façon individuelle dans les produits de placement proposés par Swisscanto Invest de la Banque cantonale de Zurich.
Coûts: les frais tout compris, ou «all-in-fee», prélevés sur l'avoir d’épargne n’atteignent plus que de 0,45% par an grâce au rabais communautaire accordé. C'est 60% moins cher que les offres comparables. Vous trouverez des informations à ce sujet en utilisant notre calculateur de frais qui a fait ses preuves.
Les lectrices et lecteurs de moneyland.ch bénéficient par ailleurs d'un rabais supplémentaire s'ils activent l’application frankly.