La crise du coronavirus dure maintenant depuis plus d’une année. Qu’est-ce qui inquiète le plus la population suisse durant cette période hors du commun? Dans le cadre d’une enquête représentative en ligne, moneyland.ch a demandé à 1500 personnes ce qui leur causait le plus de soucis. Les sondés devaient évaluer ces différents facteurs d’inquiétude en leur attribuant chaque fois une note sur une échelle allant de 1 («absolument aucun souci») à 10 («énormément de soucis»).
Ce qui cause le plus de soucis à la population suisse
Les primes des caisses maladie représentent le plus grand casse-tête pour les Suissesses et les Suisses. En effet, 61% des sondés indiquent que les primes des caisses maladie leur occasionnent de «grands à très grands soucis» (cela correspond aux points 7 à 10 sur l’échelle).
La situation de l’environnement en général cause d’importants soucis à 59% de la population, suivie par la prévoyance vieillesse dans son ensemble (58%). Viennent ensuite le coronavirus (Covid-19), le changement climatique et l’AVS (tous cités par 53% des sondés), les caisses de pension et la croissance de la population mondiale (50% chacun), sa propre santé et sa situation financière personnelle (47% chacun), les nouveaux virus, le chômage et son propre salaire (44% chacun), les épidémies en général (42%) et l’état de l’économie suisse (41%).
Vous trouverez en fin d’article une vue d’ensemble de tous les facteurs de préoccupation qui ont été évalués.
La moitié de la population se fait beaucoup de soucis à cause du coronavirus
«Les primes des caisses maladie, la situation environnementale et la prévoyance vieillesse causent davantage de soucis à la population que le coronavirus, même en plein milieu de la crise due à cette maladie», constate Benjamin Manz, le directeur de moneyland.ch.
Le virus du Covid-19 (coronavirus) apparaît «seulement» en quatrième position de ce classement. Toujours est-il que 53% des sondés – soit un peu plus de la moitié de la population – se font beaucoup de soucis en raison du coronavirus. Les Suissesses et les Suisses se montrent aussi inquiets au sujet du changement climatique et de l’AVS.
La situation de sa propre santé occasionne d’importants soucis à 47% des sondés, soit à près de la moitié de la population. Les nouveaux virus (44%) et les épidémies en général (42%) inquiètent un peu moins la population que le Covid-19.
La situation financière et l’état de l’économie inquiètent
«Le coronavirus n’a pas que des effets sur la santé. Les conséquences économiques, encore en partie incertaines, résultant de la crise du coronavirus, figurent aussi au premier plan», estime Benjamin Manz. Certains aspects financiers, tels que les primes des caisses maladie (61%) et la prévoyance vieillesse (58%), occasionnent à la population suisse des inquiétudes encore plus importantes que le coronavirus.
De même, les caisses de pension sont un sujet d’inquiétude tout aussi important à propos duquel la moitié de la population se fait beaucoup de soucis (50%). Les Suissesses et les Suisses s’inquiètent aussi beaucoup à propos de leur propre situation financière (47%), tandis que cette part atteint 44% s’agissant de son propre salaire et du chômage (perte d’emploi) mais n’atteint plus que 40% s’agissant du loyer de son appartement.
La situation de l’économie suisse est aussi un sujet d’inquiétude pour 41% des personnes interrogées, tandis que cette part s’élève à 37% s’agissant de la situation de l’Union européenne. D’éventuelles guerres sont également un facteur de préoccupation pour 37% des sondés.
En revanche, les participants à l’enquête se montrent un peu plus détendus à propos de l’endettement des Etats sur le plan mondial (35%) et de la Suisse, deux sujets qui ne causent beaucoup de soucis qu’à «seulement» 27% de la population. Les taux négatifs ne sont, eux, un facteur d’inquiétude que pour environ un tiers de la population (32%).
Inquiétudes au sujet des nouvelles technologies et de la surveillance
Hormis les aspects économiques liés à la crise du coronavirus, les technologies modernes et le danger d’un «Etat policier» sont des sujets récurrents traités par les médias. «La population suisse se montre un peu moins inquiète à propos de l’évolution technologique qu’au sujet des aspects économiques ou en matière de santé», poursuit Benjamin Manz.
L’intelligence artificielle, par exemple, ne cause beaucoup de soucis qu’à «seulement» 28% de la population, tandis que cette part s’élève à 27% s’agissant de la robotique et de l’automatisation. La valeur la plus basse se rapporte au réseau 5G qui n’inquiète qu’un cinquième (20%) de la population suisse.
Cette proportion est en revanche significativement plus élevée concernant l’«Etat policier» qui cause beaucoup de soucis à 38% de la population.
La Suisse romande se montre plus inquiète que la Suisse alémanique
Les différences observées entre la population résidante en ville et à la campagne ne sont en général pas significatives. En revanche, les écarts marqués entre la Suisse francophone et alémanique sautent aux yeux. Les personnes résidantes en Suisse romande se font beaucoup plus de soucis à propos d’un grand nombre de choses que celles vivant en Suisse alémanique.
En Suisse romande, la santé et les primes d’assurance maladie figurent en tête des sujets de préoccupation de la population, ces deux thèmes causant d’importants soucis à 78% des personnes interrogées. Viennent ensuite les inquiétudes en rapport avec leur propre situation financière (75%), le propre salaire (69%), l’environnement (65%), l’AVS (64%), la prévoyance vieillesse en général (64%), le changement climatique (63%), le coronavirus (Covid-19, avec 62%), les caisses de pension (58%), les loyers (57%) et le chômage (55%).
En Suisse alémanique, la population se montre moins inquiète de manière générale. En outre, le classement des principaux sujets d’inquiétude se présente de manière très différente. «Alors que la situation financière personnelle et concernant sa santé comptent parmi les principaux sujets de préoccupations en Suisse romande, ces aspects n’apparaissent qu’en milieu de classement en Suisse alémanique», observe Benjamin Manz.
Les personnes qui habitent en Suisse alémanique se font le plus de soucis au sujet de l’environnement (56%), de la prévoyance vieillesse (55%), des primes d’assurance maladie (54%), de la croissance de la population mondiale (50%), de l’AVS (49%), du changement climatique (49%), du coronavirus (Covid-19, 49%), des caisses de pension (46%), des nouveaux virus (42%), du chômage (40%) et des épidémies en général (40%). La situation de ses propres finances (37%) et de sa santé (35%) sont des sujets qui préoccupent beaucoup moins qu’en Suisse romande.
Les soucis augmentent avec l’âge
Au fur et à mesure que leur âge augmente, les Suissesses et les Suisses se font davantage de soucis. «La génération la plus jeune parmi les sondés, incluant les personnes âgées entre 18 et 25 ans, vit apparemment avec encore une certaine insouciance», poursuit Benjamin Manz. Cela vaut aussi pour des aspects tels que la prévoyance vieillesse, l’endettement de l’Etat en Suisse et sur le plan mondial, les taux négatifs ou les primes d’assurance maladie à propos desquels la jeunesse devrait, en principe, se faire davantage de soucis.
Les inquiétudes augmentent avec l’âge également en ce qui concerne le coronavirus (Covid-19): ainsi, dans la catégorie d’âge la plus élevée incluant les personnes âgées entre 50 et 74 ans, 59% des personnes interrogées indiquent se faire beaucoup de soucis à propos de cette maladie, tandis que cette proportion n’atteint que 46% chez les sondés faisant partie de la catégorie d’âge la plus jeune. S’agissant des nouveaux virus, l’écart est encore plus prononcé: 54% des sondés faisant partie du groupe d’âge le plus élevé s’en inquiètent tandis que cette part tombe à 35% chez les plus jeunes.
Autre résultat révélateur: 40% des personnes âgées entre 50 et 74 ans s’inquiètent de l’immigration, tandis que cette part se situe à 24% chez les 26 à 49 ans et n’atteint plus que 14% chez les 18 à 25 ans.
Toutefois, cette tendance ne s’observe pas pour tous les sujets. S’agissant du changement climatique, par exemple, la catégorie d’âge la plus jeune qui inclut les 18 à 25 ans se fait un peu plus de soucis (55%) à ce sujet que la génération des 26 à 49 ans (52%) et celle des 50 à 74 ans (54%).
Les femmes sont plus inquiètes que les hommes
De manière générale, les femmes interrogées se montrent plus soucieuses que les hommes.
Les femmes se montrent significativement plus inquiètes que les hommes au sujet de possibles guerres, un sujet d’inquiétude important pour 43% des femmes, contre seulement 31% chez les hommes. En ce qui concerne le coronavirus (Covid-19), les femmes (54%) s’en inquiètent seulement un peu plus que les hommes (51%).
Il est aussi intéressant de considérer le peu de sujets à propos desquels les femmes se font moins de soucis que les hommes. En font partie la croissance de la population mondiale, la situation de l’UE, l’endettement des Etats sur le plan mondial, des taux d’intérêt et l’Etat policier.
Graphiques (en allemand):
Vue d’ensemble des principaux soucis: au format PNG ou comme graphique interactif
Les principaux soucis en Suisse romande: au format PNG ou comme graphique interactif
Les principaux soucis en Suisse alémanique: au format PNG ou comme graphique interactif
Les principaux soucis des femmes: au format PNG ou comme graphique interactif
Les principaux soucis des hommes: au format PNG ou comme graphique interactif
Les principaux soucis des 18 à 25 ans: au format PNG ou comme graphique interactif
Les principaux soucis des 26 à 49 ans: au format PNG ou comme graphique interactif
Les principaux soucis des 50 à 74 ans: au format PNG ou comme graphique interactif