La Suisse est mondialement connue comme le pays des banques. Leurs braqueurs n’ont en revanche pas vraiment retenu l’attention sur le plan international. Néanmoins, il y a eu un certain nombre d’attaques tout à fait «remarquables» de banques ou d’entreprises similaires, comme le montre la liste suivante d’exemples.
1. Le «casse du siècle» à la poste de Fraumünster
Année: 1997
Butin: 53 millions de francs
L’attaque de la poste de Fraumünster à Zurich a été presque aussi digne d’un scénario de film que le vol du train postal britannique de 1963. Dans tous les cas, il s’agit, du point de vue du montant du butin obtenu, du plus grand casse survenu en Suisse. Avec l’aide d’un «insider», d’un véhicule de livraison Mazda et d’un plan assez bien ficelé, un petit groupe d’hommes ont réussi à dérober 53 millions de francs provenant d’un dépôt de haute sécurité de la poste zurichoise de Fraumünster.
Seule la question de savoir comment il aurait fallu agir après l’attaque n’avait pratiquement pas fait l’objet de réflexions de la part des voleurs. Ils ont ainsi été tous arrêtés au cours des mois qui ont suivi. Malgré tout, une partie des 53 millions de francs soustraits n’a toujours pas été retrouvée jusqu’à aujourd’hui.
2. Le hack d’Ethereum
Année: 2016
Butin: 50 millions de francs
Le vol de la monnaie virtuelle Ethereum survenu en 2016 illustre clairement que les vols continuent aussi à l’ère numérique. Une fondation zougoise a développé la technologie des chaînes de blocs («Blockchain») à la base de l’Ethereum. L’exploitation a débuté en 2015. Beaucoup de voix enthousiastes ont alors vu dans l’Ethereum ni plus ni moins que la monnaie du futur. Cet espoir a toutefois subi un important revers lorsque, seulement un an plus tard, un hacker anonyme a dérobé 3,6 millions d’Ether.
Bien que ce vol ait alors entraîné une forte baisse du cours de l’Ethereum, le butin obtenu, même après cette dépréciation de valeur, valait toujours environ 50 millions de francs.
3. Casse de l’UBS à Genève
Année: 1990
Butin: 31,4 millions de francs
L’action menée en mars 1990 par un groupe d’individus armés s’est faite remarquée même sur le plan international. Les voleurs avaient attaqué une filiale genevoise de l’Union de Banques Suisses (UBS) et raflé pas moins de 31 millions de francs.
La police arrêta par la suite plusieurs hommes, dont on suppose qu’ils avaient été impliqués dans la planification du braquage. Un professeur de tennis et un employé de la sécurité de la banque comptaient parmi eux. C’est en 2004, soit 14 ans plus tard, que l’inculpation a été prononcée. Les accusés ont toutefois été acquittés. Jusqu’à aujourd’hui, on n’a toujours retrouvé aucune trace du butin.
4. «Le voleur de banque le plus stupide de Suisse»
Année: 2009
Butin: 10’000 francs
«Le voleur de banque le plus stupide de Suisse»: c’est du moins ce qu’avait titré le quotidien «Blick». Et effectivement, ce n’est pas un génie qui avait été à l’œuvre dans la filiale à Baden de la Banque Cantonale d’Argovie: Daniel N., alors âgé de 26 ans, était entré avec un pistolet de feu d’artifice dans la filiale et obtint 10'000 francs. Il s’était servi seulement de lunettes de soleil pour se dissimuler. Comme il avait déjà dévoilé son plan à l’avance à son cercle de connaissances, la police a pu l’arrêter sans difficulté en Espagne. Il s’y était enfui avec le magot.
5. Le vol à la poêle
Année: 2011
Butin: 400‘000 francs
Le vol de 400'000 francs à la Banque Cantonale de Zurich à Seebach s’était déroulé comme dans une mauvaise comédie. Un professeur de gymnase à la retraite et apparemment désillusionné était entré pieds nus dans la filiale de la BCZ de Seebach. Il tirait derrière lui une valise à roulettes.
Il a alors informé poliment le personnel de la banque qu’il avait besoin d’un milliard de francs suisses pour effectuer un voyage à travers le monde – mais qu’il se satisferait aussi de 400'000 francs. Si l’on ne donnait toutefois pas suite à sa demande, «quelque chose allait se passer», avait-il menacé à l’adresse des employés de banques apeurés. Et de pointer du doigt sa valise à roulette où une poêle à frire était cachée.
Et voilà le plus incroyable: le vieux Monsieur obtient effectivement l’argent. Après son coup, il se rendit directement à la gare d’Oerlikon où il s’acheta un abonnement général de première classe et deux montres. Dans un bureau de voyage, il versa même un acompte pour le voyage au tour du monde prévu. Peu après, la police l’attrapa toutefois sur la Bahnhofstrasse.
6. Le despérado en mal d’amour
Année: 2014
Butin: 80’000 francs
Tous les voleurs n’agissent pas avec de mauvaises intentions. Un malfaiteur âgé de 21 ans a menacé avec une arme les employés d’une filiale d’UBS à Sargans (SG). Cinq mois plus tard, il a été appréhendé à Paris où son aveu a surpris les agents: oui, il avait bien commis l’acte et mis la main sur 80'000 francs. Il a toutefois prétendu avoir volé la banque «par amour».
Sa petite amie russe était en effet liée par un contrat très contraignant à une agence pour modèles. Selon ses dires, l’argent devait servir à résilier le contrat avec l’agence.
7. En rose clair sur le Rigi
Année: 2016
Butin: inconnu
Une personne recherchée ne devrait pas porter du rose clair. C’est l’erreur commise en 2016 par un technicien dentiste âgé de 54 ans. Après avoir attaqué une filiale de la Banque Cantonale de Lucerne le matin à Weggis, il se rendit ensuite sur le Rigi en empruntant le funiculaire. Et c’est ici bien la deuxième erreur qu’il a commise. Durant l’après-midi même, la police a pu l’appréhender à Rigi Kaltbad. Les agents avaient diffusé le signalement selon lequel la personne recherchée portait une chemise rose claire.