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Les primes d’assurances maladie baisseront-elles grâce au Covid-19?

17 mai 2021 - Raphael Knecht

Les mesures prises pour lutter contre la pandémie n’aident pas seulement à lutter contre le coronavirus: la Suisse a aussi pu échapper cette année à une épidémie de grippe. La question suivante se pose déjà : comment cela va-t-il se répercuter sur l’évolution des primes?

L’hiver dernier, il n’y a pas eu d’épidémie de grippe en Suisse. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a fait état de moins de 10 cas de grippe par semaine durant la saison grippale 2020-2021. Même en janvier et février, il y a eu parfois des semaines sans un seul cas prouvé de grippe recensé. En comparaison: au début de 2020, l’OFSP annonçait parfois plus de 1000 cas de grippe par semaine.

En outre, le nombre de visites dans les cabinets médicaux et les visites à domicile effectuées en raison d’un soupçon d’avoir attrapé une grippe était multiplié par quatre en début d’année par le passé. Or, cette année, ce nombre n’a pas même progressé. De même, beaucoup d’assureurs d’indemnités journalières helvétiques ont annoncé un nombre d’absences pour cause de maladies beaucoup plus faible depuis le printemps 2020.

Des coûts de 100 millions de francs

La Confédération part du principe que les mesures d’hygiènes et de distanciation sociale mises en place en lien avec le coronavirus ont contribué à empêcher une épidémie de grippe. Du côté de la Fédération des médecins suisses (FMH), l’organisation répond à la demande de moneyland.ch que le nombre de visites médicales a diminué parce que les patientes et les patients ont préféré y renoncer par peur d’être contaminé.

Selon l’OFSP, la grippe saisonnière engendre en Suisse chaque hiver des coûts médicaux directs estimés aux environs de 100 millions de francs. En empêchant l’épidémie de grippe, la Suisse a donc pu économiser des coûts en matière de santé.

Les assurés vont-ils en profiter?

A court terme, il est peu vraisemblable que les primes d’assurances maladie diminuent en raison du Covid-19. Certes, la grippe saisonnière a pu être contenue mais les assureurs anticipent toutefois des coûts supplémentaires dans d’autres domaines en 2021. L’organisation professionnelle Santésuisse s’attend à des coûts de la santé en hausse pour l’ensemble de 2021.

Chez Sympany, l’assureur répond à la demande de moneyland.ch que les maladies psychiques auraient augmenté. De même, on anticipe également des frais de traitements élevés en lien avec le «Covid long». La caisse maladie KPT ajoute, elle, qu’il pourrait y avoir un effet de rattrapage en raison des traitements qui ont été repoussés en raison de la pandémie.

Un espoir pour les assurées qui paient les primes

L’expérience acquise durant la pandémie pourrait toutefois aussi aider à réduire les coûts à l’avenir en Suisse. «Nous sommes convaincus que la manière d’agir et de prévenir les maladies transmissibles va changer à l’avenir en Suisse. Le port de masques, le fait de garder ses distances et les vaccins pourraient empêcher les infections et les cas de maladie également pour la grippe saisonnière», indique la caisse maladie Concordia à moneyland.ch.

La question reste de savoir si la population sera disposée à continuer d’appliquer les comportements adéquats et règles en matière d’hygiène également après la pandémie. On ne peut pas le prévoir, écrit la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS) en réponse à moneyland.ch.

Des effets modestes sur les primes

Même s’il est possible d’empêcher l’épidémie de grippe également après la pandémie, l’effet sur les primes devrait être plutôt modeste. 100 millions de francs par hiver ne sont pas décisifs en comparaison de l’ensemble des coûts annuels de la santé estimés à plus de 80 milliards de francs.

Si les coûts continuent d’augmenter de plusieurs milliards de francs par an, le fait d’empêcher une épidémie de grippe peut certes aider à réduire cette croissance. La Suisse ne peut toutefois pas vraiment compter avec une baisse des primes d’assurances maladie.

En outre, il faut aussi considérer que les cotisants ne ressentent de tels effets chaque fois que quelques années plus tard. Par le passé, l’évolution des primes a toujours suivi avec environ deux années de retard les changements survenus en matière de coûts de la santé. Afin de pouvoir calculer les primes pour l’an prochain, les caisses maladie prennent chaque fois en compte les coûts de l’an précédent, l’évolution des coûts au cours de l’année en cours et celle attendue pour l’an suivant.

Informations supplémentaires:
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Rédacteur Raphael Knecht
Raphael Knecht était analyste et rédacteur spécialisé chez moneyland.ch. Depuis, il soutient occasionnellement la rédaction en tant que freelance.