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Philipp Zumbühl de finpension: «Je veux encourager les gens»

8 novembre 2024

Philipp Zumbühl, membre de la direction de finpension, remet en question des mythes financiers, fournit des conseils au sujet de la prévoyance et informe sur les prochains objectifs de finpension.

Chaque automne, la population suisse s'intéresse à nouveau davantage aux sujets en lien avec la prévoyance. Quels sont, selon vous, les facteurs les plus importants à considérer lors du choix d’un prestataire de prévoyance?

Le plus important, c’est que le prestataire soit absolument transparent. Pourquoi dis-je cela? Mon expérience m’a appris que la grande majorité des clientes et des clients des banques ne savent même pas combien ils paient pour les produits bancaires qu’ils détiennent. Si toutes ces personnes recevaient une facture pour les frais bancaires, cela provoquerait un grand tollé. J’en suis convaincu.

Quel a été le plus grand moment de votre carrière qui a changé votre vision des finances et de la prévoyance?

Un moment clé a été le suivant: de nombreuses banques proposent des fonds de prévoyance qui ne sont pas vraiment des fonds de prévoyance. Qu'est-ce que je veux dire par là? De nombreuses banques ont leurs propres fonds, avec une tranche destinée à la prévoyance et une autre pour la fortune librement gérée. Le problème d’une telle structure est que les deux tranches de fonds se partagent le même portefeuille de titres. Il en résulte que les fonds de prévoyance et les fonds de la fortune libre se retrouvent mélangés. Contrairement aux vrais fonds de prévoyance, ces pseudo-fonds de prévoyance ne peuvent pas bénéficier des privilèges fiscaux accordés aux fonds de prévoyance.

 

Quelles sont les erreurs les plus fréquentes en matière de prévoyance?

Beaucoup de Suissesses et de Suisses connaissent bien les avantages fiscaux liés à la prévoyance. D'autres investissent leurs avoirs du pilier 3a dans des titres, dans le but d’en tirer encore un meilleur rendement au fil du temps. C'est pourquoi je constate que de nombreuses personnes font beaucoup de choses correctement.

L’erreur la plus courante est peut-être de ne pas avoir assez confiance en soi et de tomber dans le piège de vendeurs qui se font passer pour des conseillers, ce qui arrive souvent dans le domaine des assurances. C’est pour cela que je veux encourager les gens. Si l’on s'informe un peu, il est possible de s’occuper soi-même de sa prévoyance.

Y a-t-il d'autres mythes que vous voulez faire disparaître?

De mon point de vue, le plus grand mythe est celui qui consiste à croire que l’on peut gagner de l’argent en faisant du trading. Je vois régulièrement des publicités sur Internet qui promettent de gagner de l’argent facilement grâce à une stratégie très simple, ou que l’on peut apprendre à faire du trading. Ce n'est malheureusement pas le cas et je plains les gens qui se font avoir par de telles promesses.

Il est important de bien comprendre ce qui suit: quelqu’un qui a gagné de l'argent à la bourse le raconte partout. Mais quelqu’un qui a perdu de l'argent en bourse n’en parle à personne, par honte. Si vous vous demandez pourquoi tout le monde gagne toujours de l'argent en bourse mais pas vous, vous savez alors maintenant pourquoi.

Quelle a été votre plus grande erreur sur le plan financier et quelles sont les leçons que vous en avez tirées?

Ma plus grande erreur financière a été d'investir dans quelques actions, et cela pour deux raisons. D'une part, car j’ai subi une grosse perte avec une action et, d'autre part, j’ai trop consacré de mon temps pour cela.

Aujourd’hui, j'ai une famille et le temps que j’ai à disposition est bien trop précieux pour que je veuille m’engager émotionnellement afin de m’occuper de titres individuels. C’est pourquoi j'utilise les stratégies d'investissement de finpension, ce qui me décharge d'une grande partie de mon travail, tant sur le plan administratif qu'émotionnel, et cela pour une fraction du prix de ce que demandent les banques.

Existe-t-il de nouvelles tendances ou de nouveaux produits susceptibles d'intéresser vos clients?

La tendance s’oriente clairement vers les offres numériques. Et là, nous constatons un certain effet pop-corn. Au début, peu de gens sont prêts à passer à un prestataire numérique. Beaucoup se montrent encore sceptiques quant à la capacité de ceux-ci de pouvoir perdurer. Toutefois, au fil du temps, même les plus sceptiques constatent que les prestataires numériques existent toujours et qu'ils sont très performants. De plus en plus de personnes ne sont donc plus disposées à payer des frais exorbitants à un conseiller bancaire.

Quelle est l’importance du feed-back que vous recevez de vos clientes et clients?

Grâce à nos hiérarchies horizontales, nous sommes très proches des besoins actuels de nos clientes et clients. Il n’y a pas une direction déconnectée qui prend des décisions qui à l’encontre des intérêts des clients. Et pourtant, nous ne pouvons pas toujours satisfaire tous les besoins de notre clientèle. Certains besoins des clients peuvent aussi rendre le produit plus compliqué. Il faut alors évaluer ce qui est le plus important. Nous voulons être le prestataire que chacun peut recommander à tout le monde en toute bonne conscience.

Qu'est-ce qui distingue finpension d’autres sociétés fintechs?

finpension a acquis une position unique. Aucune autre fintech suisse dans le secteur de la clientèle privée ne peut se targuer d'être devenue rentable sans avoir pour autant renoncé à son indépendance.

Toutes les autres entreprises fintechs ont tôt ou tard conclu des coopérations avec des banques établies. Toutefois, ces liens mènent inévitablement à des conflits d'intérêts qui ralentissent alors souvent, voire empêchent complètement, un développement orienté vers les besoins des clients. Dans ce sens, ce que finpension a déjà accompli est moins passionnant que les perspectives qui en découlent à la fois pour finpension et pour les clients de finpension.

Vers quoi s’oriente-t-on et quels sont les prochains objectifs de finpension? De nouveaux produits sont-ils prévus?

Nous voyons beaucoup de potentiel dans le secteur hypothécaire. De notre point de vue, il existe une société à deux vitesses dans le monde bancaire. Tant que l'on est à la recherche d'une nouvelle hypothèque, on est traité comme un roi. En revanche, dès que le contrat hypothécaire est conclu, on ressent rapidement la position de force de la banque. Nous voulons changer cette situation et offrir aux clients davantage de flexibilité et surtout plus d'équité au niveau des taux d'intérêt.

Pour pouvoir proposer des hypothèques, deux choses sont nécessaires. D'une part, il faut une licence bancaire. Nous souhaitons la demander l'année prochaine. Deuxièmement, nous devons garantir les hypothèques avec beaucoup de fonds propres.

Prenons l'exemple d'une fortune d'un million de francs. Si ce million est placé chez nous, nous devrons accumuler les revenus que cette somme génère en tant que fonds propres pendant plus de dix ans pour pouvoir accorder une hypothèque du même montant. Il est donc fort possible que la demande pour une hypothèque finpension dépasse de loin l’offre. C'est pourquoi nous envisageons de ne proposer des hypothèques qu’à nos clientes et clients de longue date qui ont déjà suffisamment contribué au succès de finpension.

Informations supplémentaires au sujet de finpension:
Produits financiers et de prévoyance de finpension

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