Durant l’année 2020 marquée par le coronavirus, les sujets se rapportant aux placements sont particulièrement souvent débattus. Après le premier crash survenu cette année, beaucoup de gens s’interrogent avec raison si la véritable crise boursière n’est pas encore à venir.
Beaucoup de clients des banques helvétiques n’ont pas le courage de prendre en mains eux-mêmes leurs placements et délèguent la gestion de leur fortune à leur banque. Ce n’est pas toujours une bonne idée, comme la présente analyse le montre.
moneyland.ch a examiné les coûts de la gestion de fortune en Suisse – aussi bien en ce qui concerne les mandats octroyés dans le cadre de la gestion de fortune classique, le conseil en matière de placements ainsi que la gestion de fortune numérique en plein développement.
Dans le cadre de la gestion de fortune classique, moneyland.ch a pris en considération les banques universelles et cantonales les plus importantes dans son analyse. S’agissant de la gestion de fortune numérique, les robots conseillers («robo advisors») d’importance ont été pris en compte.
Résultat: «Les frais prélevés dans la gestion de fortune classique restent toujours élevés même durant l’année du coronavirus. Les gérants de fortune numériques sont, en moyenne, plus de deux fois meilleur marché», observe Benjamin Manz, le directeur de moneyland.ch.
Certes, les robots conseillers n’offrent, en général, pas de conseil approfondi – toutefois, même s’agissant des banques classiques examinées, le conseil est avant tout constitué de propositions de placement standards.
Frais élevés dans la gestion de fortune classique
Un mandat de gestion classique comportant la part en actions la plus élevée possible coûte auprès des banques examinées en moyenne 1,4% par an pour une somme de placement de 250'000 francs ou de 500'000 francs. Pour un montant investi de 250'000 francs, cela représente ainsi des frais de 3500 francs chaque année. Pour une somme investie d’un million de francs, les clients doivent en moyenne payer des frais de 1,37% - cela représente 13'700 francs par année.
A relever que ces frais forfaitaires n’incluent de loin pas tous les coûts: impôts, frais liés aux devises étrangères, coûts des produits ou coûts liés aux transactions boursières viennent souvent encore s’y ajouter.
Ces coûts peuvent peser particulièrement lourd pour les fonds qui sont fréquemment achetés dans le cadre de mandats: ici, les clients paient à double. En effet, en plus des frais des mandats de gestion, les coûts des fonds (TER) viennent encore s’y ajouter. Ces derniers peuvent facilement être aussi élevés que les autres frais forfaitaires.
Les banques privées ne s’adressent, elles, en général qu’à des clients très aisés et elles ne publient souvent rien au sujet des frais. Il n’est pas rare que les frais prélevés par les banques privées soient encore plus élevés que ceux des banques de détails et des banques universelles analysées ici.
De grandes différences entre prestataires dans la gestion de fortune classique
En moyenne, les mandats de gestion de fortune sont chers. Il existe toutefois de grandes différences, comme le montre le comparatif interactif sur moneyland.ch.
Exemple à partir d’un mandat d’actions et basé sur une somme de placement de 250'000 francs: pour le mandat constitué d’ETFs proposé par la Caisse d’épargne de Schwyz (Sparkasse Schwyz), les clients paient des frais à hauteur de 1875 francs par année. S’agissant du mandat UBS Manage Advanced, les coûts atteignent en revanche 5000 francs par année – c’est au moins 2,5 fois plus élevé.
Les frais et la place dans le classement peuvent toutefois varier en fonction de la stratégie et de la somme investie. Ainsi, pour une stratégie de placement conservatrice sans actions et une somme de placement de 250'000 francs, la Banque cantonale de Bâle (Basler Kantonalbank) est la plus chère avec des coûts de 3250 francs, suivie par la Banque Migros et la Banque Cler avec 3000 francs par an. Ici, c’est à nouveau le mandat ETF de la Caisse d’épargne de Schwyz qui coûte le moins cher avec 1750 francs par année.
Sur la base des différents frais qui s’appliquent en fonction des différents profils des clients, il vaut la peine de procéder à une comparaison individuelle. Sur moneyland.ch, un tel comparatif interactif et transparent des mandats de gestion de fortune est mis gratuitement à la disposition de toutes les investisseuses et investisseurs intéressés.
La gestion de fortune numérique est nettement meilleur marché
De manière générale, les offres des gérants de fortune numérique sont significativement meilleur marché que les mandats de gestion de fortune classiques. Les gérants de fortune numérique sont souvent appelés «robo advisor». Ce terme induit quelque peu en erreur car ces prestataires ne proposent la plupart du temps pas de conseil proprement dit.
En moyenne, l’offre d’un robot conseiller coûte environ entre 0,7 et 0,75% du montant investi par an – c’est environ la moitié de ce que coûtent les mandats classiques analysés. Etant donné que les gérants de fortune numériques recourent la plupart du temps à des ETF bon marché plutôt qu’à des fonds onéreux, les robots conseillers sont en moyenne plus de deux fois meilleur marché que les banques classiques. Autre avantage: les clients ont souvent la possibilité d’investir de l’argent à partir de montants relativement modestes de seulement quelques milliers de francs.
Dans la gestion de fortune numérique aussi, on observe d’importantes différences entre prestataires. Le moins cher d’entre eux est True Wealth qui prélève des frais forfaitaires de 0,5% (pour des montant investis plus élevés, les frais chutent jusqu’à 0,25%).
Ainsi, les clients de True Wealth qui ont un montant investi de 500'000 francs paient des frais de 2450 francs par année. Chez Vontobel Volt, ces coûts atteignent en revanche 4800 francs par an – soit un montant presque deux fois plus élevé.
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