La gestion de fortune numérique existe en Suisse depuis quelques années déjà. Un des pionniers dans ce domaine en Suisse est le robot conseiller True Wealth qui existe depuis 2013. Les principaux avantages des Robo Advisors sont qu’ils utilisent des processus numériques légers ainsi que leurs faibles coûts en comparaison de la gestion de fortune classique.
Désormais, PostFinance a à son tour lancé sa propre «e-gestion de patrimoine». moneyland.ch répond pour vous aux questions les plus importantes au sujet de cette offre.
1. Comment fonctionne la gestion de fortune numérique?
Les clients de PostFinance ont le choix entre trois stratégies différentes, à savoir «Suisse», «Global» et «Durabilité». En fonction de celles-ci, PostFinance investit dans différents fonds et ETF. En tant que client, vous n’avez pas à prendre de décisions individuelles, hormis le fait de choisir la stratégie qui vous convient. Cela à la différence de l’offre E-Trading de PostFinance ainsi que des offres «conseil en placement Plus» et «fonds self-service» qui viennent également d’être lancées.
2. Avec «e-gestion de patrimoine», a-t-on affaire à un robot conseiller?
PostFinance indique à moneyland.ch que «e-gestion de patrimoine» n’est pas un robot conseiller («robo advisor» en anglais) : «Un robot conseiller classique prend des décisions basées sur un algorithme prédéfini qui fonctionne sans aucune intervention humaine. Avec l’e-gestion de patrimoine, toutes les décisions de placement sont prises par un comité d’investissement de PostFinance».
Le terme de robo advisor prête quelque peu à confusion. Le terme pourrait laisser supposer qu’un «robot» ou un «algorithme» prend en arrière-plan toutes les décisions de placement de manière automatique. Dans la pratique, ce n’est pas le cas, même chez les robots conseillers classiques. En général, le terme n’indique rien d’autre qu’il s’agit de gestion de fortune numérique.
Ce sont précisément les banques classiques qui évitent généralement d’utiliser le terme «robo advisor» ou robot conseiller afin de ne pas faire fuir les clients plus âgés. Beaucoup de clients suisses dans le domaine des placements se sentent plus sûrs lorsque des décisions humaines sont prises dans la gestion de fortune.
Dans le cas de l’«e-gestion de patrimoine», PostFinance gère des portefeuilles modèles actifs et prédéfinis. De leur côté, les robots conseillers classiques accordent en principe aux clients des possibilités de choix plus individuelles et ils investissent typiquement de manière passive uniquement.
3. Les clients peuvent-ils se faire conseiller en plus?
Oui. Il s’agit ici d’une offre dite «hybride». PostFinance propose une offre de conseil supplémentaire aussi dans le cadre de l’«e-gestion de patrimoine».
4. Quel est le montant minimal qui doit être investi?
Les placements dans l’«e-gestion de patrimoine» sont possibles à partir d’un montant initial d’au moins 5000 francs.
5. Quels produits sont utilisés?
L’«e-gestion de patrimoine» recourt à la fois à des fonds gérés de manière active ou passive ainsi qu’à des ETF. Tous ces instruments sont exempts de frais de distribution, il n’y a donc pas de rétrocessions. Cela mérite d’être salué mais il s’agit désormais d’une pratique standard. Il n’est pas possible de choisir des titres individuels.
6. Dans quelles catégories de placement l’argent est-il investi?
L’«e-gestion de patrimoine» investit à la fois dans des liquidités, des obligations, des actions, de l’immobilier et de l’or.
7. Dans quelles régions l’argent est-il placé?
L’«e-gestion de patrimoine» de PostFinance investit, entre autres, en Suisse, dans la zone euro, au Royaume-Uni, au Japon, dans les pays émergents et aux Etats-Unis.
Quels sont les coûts de l’«e-gestion de patrimoine»?
Les frais forfaitaires de gestion s’élèvent à 0,75% du montant investi par année. Cela inclut aussi les coûts des transactions et les droits de garde.
D’autres coûts viennent toutefois s’y ajouter comme les coûts des produits, les taxes boursières (seulement en ce qui concerne les ETF), les frais de change (seulement pour les transactions en devises étrangères), les écarts de taux (seulement dans le cas des ETF) et les droits de timbre (seulement dans le cas des ETF et des fonds provenant du Luxembourg).
Outre les frais forfaitaires, ce sont avant tout les coûts supplémentaires liés aux produits qui pèsent lourd dans la balance. Avec les fonds et les ETF, il s’agit de ce que l’on appelle le ratio du total des frais sur encours, le Total Expense Ratio ou TER. Celui-ci s’élève selon PostFinance à 0,25% en moyenne pour les stratégies «Global» et «Suisse» ainsi qu’à 0,55% s’agissant de la stratégie «Durabilité».
8. A quel point l’«e-gestion de patrimoine» de PostFinance est-elle chère en comparaison?
L’«e-gestion de patrimoine» de PostFinance est significativement moins chère qu’une offre de gestion de fortune classique d’une banque suisse.
En même temps, elle est aussi nettement plus chère que l’offre qui est proposée par des robots conseillers leaders tels que True Wealth qui n’exigent que des frais forfaitaires de 0,5% par année. En outre, chez es robots conseillers suisses bon marché, les coûts liés aux produits sont aussi plus bas que chez PostFinance.
9. A quel point l’«e-gestion de patrimoine» est-elle risquée?
De manière générale, les investissements en actions comportent davantage de risques que les comptes d’épargne par exemple. Les placements alternatifs sont, eux, encore plus imprévisibles.
A long terme, les actions génèrent toutefois de meilleures performances que les comptes d’épargne. A court et à moyen terme, il peut arriver que l’on subisse des pertes élevées avec les actions. Seuls les investisseurs qui ont un horizon d’investissement long devraient placer leur argent dans des actions (respectivement dans des fonds et des ETF). Il est dès lors nécessaire que vous ne soyez pas dépendant de l’argent que vous investissez.
10. Puis-je ouvrir un compte de démonstration?
Non. L’ouverture d’un compte de démonstration n’est pas possible.
11. Est-il possible de se faire livrer les fonds et les ETF?
Non. La livraison des fonds et des ETF à des banques tierces n’est pas possible. Ce n’est du reste pas usuel non plus dans la gestion de fortune.
12. A qui s’adresse la nouvelle offre de PostFinance?
Afin de pouvoir gagner un nombre suffisamment important de nouveaux clients dans le domaine de la gestion de fortune numérique, la nouvelle offre de PostFinance est plutôt chère. De même, il n’y a pas non plus de compte de démonstration.
C’est pourquoi la nouvelle «e-gestion de patrimoine» s’adresse moins à de nouveaux clients mais bien davantage aux nombreux clients existants de PostFinance. PostFinance compte environ 2,7 millions de clients, dont 1,8 million de clients qui ont accès à la prestation E-Finance.
Tous les clients qui ont un accès à E-Finance devraient être suffisamment familiarisés avec le numérique pour utiliser l’«e-gestion de patrimoine». Et PostFinance peut démarcher activement ses clients existants comme la banque le fait déjà avec les fonds de prévoyance.
Quant à savoir combien de clients vont opter pour l’«e-gestion de patrimoine», il est encore impossible de le savoir. En outre, même les clients actuels de PostFinance auraient tout intérêt à comparer les offres déjà existantes avant de se décider.
13. Quels sont les objectifs de PostFinance avec cette nouvelle offre?
Depuis déjà quelques temps, PostFinance a pour objectif de gagner davantage d’argent avec ses clients existants. Même si l’établissement ne parvient à convaincre qu’une fraction de cette énorme clientèle, PostFinance comptera déjà parmi les plus gérants de fortune numérique de Suisse.
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