Le terme de progression à froid désigne une hausse de la charge fiscale effective sur la base d’une hausse de salaire nominale (mais pas réelle) dans un contexte d’inflation.
Une hausse nominale de salaire peut, par exemple, servir à compenser le renchérissement afin de contrebalancer les effets de l’inflation. Si les barèmes progressifs de l’impôt sur le revenu ne sont maintenant pas adaptés à l’inflation, il peut survenir que les personnes imposées accèdent à une classe d’imposition plus élevée en raison de cette hausse de salaire nominale et qu’elles doivent pour cette raison payer un taux d’imposition plus élevé. Compte tenu de cet effet, il se peut que le salaire réel ressorte, en dépit d’une augmentation salariale nominale destinée à compenser l’inflation, plus bas qu’avant l’inflation.
Exemple de progression à froid
Une personne dispose d’un revenu imposable de 50'000 francs et doit en conséquence s’acquitter de 5000 francs d’impôts. Un taux d’imposition de 10% s’applique ici. La personne dispose encore de 45'000 francs, soit 90% du revenu imposable initial.
En raison de l’inflation, les prix des biens et services augmentent maintenant de 6% - sur la base de quoi le salaire de la personne voit aussi son salaire augmenter de 6% afin de compenser le renchérissement général. Bien que le salaire réel ajusté de l’inflation soit resté inchangé, cette personne dispose maintenant d’un revenu imposable nominal plus élevé et elle accède à une classe d’imposition plus élevée. Au lieu d’être soumise à un taux d’imposition de 10% comme c’était le cas précédemment, cette personne voit ses revenus être taxés à hauteur de 15%. Pour cette raison, la personne imposée paie désormais 7950 francs d’impôts. Il ne lui reste ainsi plus que 85% de son revenu imposable initial ou 45'050 francs – ajusté de l’inflation, cela ne correspond plus qu’à 42'500 francs de son revenu initial.