Les fonds de prévoyance sont populaires avant tout dans le cadre de la prévoyance volontaire liée du pilier 3a mais ils sont sporadiquement aussi utilisés dans le cadre du deuxième pilier. Au contraire des comptes d’épargne 3a, qui se définissent pour l’essentiel via le taux d’intérêt annuel qu’ils versent, les fonds de prévoyance sont significativement plus complexes. Les principaux facteurs de coûts relatifs aux fonds de prévoyance en Suisse vous sont expliqués dans l’article qui suit.
1. Ratio du total des frais sur encours (TFE)
Quand les conseillers bancaires évoquent les coûts des fonds, ils pensent la plupart du temps au ratio du total des frais sur encours (TFE), aussi appelé «Total Expense Ratio» (TER) en anglais, ou encore «ratio de dépenses totales».
Le TFE inclut principalement les frais de gestion («management fee») du fonds. Il s’agit ici de coûts récurrents sur une base annuelle. Le TFE est calculé en pourcent par année. Pour être plus précis, le TFE est calculé rétrospectivement et il est indiqué en pourcent de la valeur d’actifs net (ou «Net Asset Value» (NAV) en anglais).
Chez les fonds de prévoyance en Suisse, le TFE varie généralement entre 0,2% et 2% du montant investi par année. En moyenne, le TFE est légèrement inférieur à 1%. Le TFE n’est pas débité à partir d’un compte mais il est régulièrement déduit de la fortune du fonds.
Ce que l’on appelle le TFE synthétique prend, lui, en outre aussi en considération les coûts des fonds tiers inclus dans le fonds. Les fonds suisses doivent mentionner le TFE synthétique dès le moment où la part des fonds tiers atteint au moins 10%.
Un fonds avec un TFE (ou un TFE synthétique) de plus de 1% est considéré plutôt onéreux. Plus la part en actions d’un fonds est importante, plus il sera cher chez de nombreux prestataires.
Le terme de «ratio de dépenses totales» est quelque peu trompeur étant donné que d’autres coûts peuvent venir s’y ajouter. Selon les fonds, ceux-ci peuvent être constitués des frais de transaction, des frais d’émission et de rachat ainsi que des droits de garde supplémentaires.
2. Frais d’émission
Lors de l’achat de fonds, certains prestataires prélèvent des frais spéciaux uniques pour l’«émission» du fonds. Etant donné qu’il s’agit de frais que l’on ne paie qu’une seule fois, ceux-ci pèseront d’autant moins dans la balance plus la durée du placement sera longue.
Les frais d’émission sont généralement indiqués en pourcent de la fortune du fonds (NAV). On distingue entre deux types de frais: d’une part, il y a les frais d’émission qui sont à l’avantage du prestataire et, de l’autre, ceux qui sont à l’avantage de la fortune du fonds.
Les frais d’émission à l’avantage du prestataire ne sont pas versés dans la fortune du fonds mais ils reviennent directement au prestataire du fonds. Chez certaines banques et assurances, ces commissions d’émission peuvent atteindre jusqu’à 2% du montant investi! Il est déconseillé d’acheter des fonds comportant des frais d’émission aussi élevés.
Les frais d’émission à l’avantage de la fortune du fonds sont, eux, utilisés pour couvrir les coûts qui sont occasionnés au fonds lors de l’afflux ou de la sortie de capitaux.
Exemple concret: lorsque de l’argent est versé dans un fonds de prévoyance, ce fonds doit alors acheter des titres avec cet afflux de capitaux, ce qui entraîne des coûts. Ces coûts sont supportés, conformément au principe de causalité, par les nouveaux investisseurs. Les investisseurs existants ne doivent, eux, pas passer une nouvelle fois à la caisse. C’est pourquoi, en ce qui concerne les frais d’émission qui sont à l’avantage de la fortune du fonds, on considère que ceux-ci constituent une «protection contre la dilution». Les frais d’émission à l’avantage de la fortune du fonds ne finissent en effet pas dans la poche du prestataire mais ils contribuent à améliorer la performance pour les investisseurs.
Généralement, ces frais d’émission sont relativement bas et ils s’élèvent au plus à 0,3% chez les fonds de prévoyance en Suisse.
Au sujet de ce que l’on appelle le Swing Princing, les frais d’émission à l’avantage de la fortune du fonds ne sont facturés que lorsqu’un montant minimum d’afflux ou de reflux net de capitaux est recensé le jour de l’achat.
3. Frais de rachat
Les frais ou commissions de rachat fonctionnent de manière analogue aux frais d’émission des fonds de prévoyance. A la différence qu’ils sont prélevés au moment de la vente du fonds. Tout comme c’est le cas pour les frais d’émission, il s’agit ici de frais uniques qui sont, en principe, indiqués en pourcent. Dans le cas des frais de rachat également, on distingue entre les frais qui sont à l’avantage du prestataire et ceux qui sont à l’avantage de la fortune du fonds. Les frais de rachat sont en général inférieurs ou égaux aux frais d’émission d’un fonds.
4. Frais de dépôt
Les frais de dépôt, parfois aussi appelés droits de garde, d’un fonds de prévoyance sont inclus dans le ratio TFE. Toutefois, des frais de dépôt sont parfois aussi prélevés pour la conservation du fonds de prévoyance lui-même et ceux-ci ne sont dès lors pas inclus dans le ratio TFE.
Les droits de garde varient d’une banque de dépôt à une autre. Alors que certaines banques n’exigent pas du tout de frais de dépôt pour les fonds de prévoyance, la conservation du fonds peut coûter chez d’autres établissements jusqu’à 1% du montant investi.
5. Coûts de transaction
Peuvent venir s’y ajouter des coûts de transaction (courtage) pour les titres du fonds de prévoyance qui ne sont compris ni dans le TFE, ni dans les frais d’émission. Les coûts de transaction supplémentaires ont un impact négatif sur la performance nette.
6. Rétrocessions
Les rétrocessions sont des ristournes que certains prestataires obtiennent en échange de la vente de titres comme des fonds. Pour la majorité des fonds de prévoyance, aucune rétrocession n’est toutefois versée.
Les rétrocessions ne sont certes pas des frais qui sont directement facturés aux clients. Malgré tout, les rétrocessions peuvent être problématiques étant donné qu’elles peuvent engendrer des conflits d’intérêt.
7. Comparer les coûts totaux
Les coûts totaux comptent parmi les critères les plus pertinents pour choisir un fonds de prévoyance. Un fonds qui comporte des coûts élevés peut vous revenir cher.
Exemple: certains fonds appliquent des coûts totaux qui peuvent être jusqu’à 1% inférieurs à ceux qui sont prélevés par d’autres fonds. Pour une somme investie de 50'000 francs et une durée de placement de 10 ans, vous économiserez ainsi jusqu’à plus de 5000 francs de frais en choisissant le fonds le meilleur marché.
Afin que les investisseurs ne doivent pas effectuer eux-mêmes des calculs compliqués, moneyland.ch indique automatiquement quels sont les coûts totaux pour la durée de placement souhaitée dans le comparatif des fonds de prévoyance. Tous les fonds peuvent être classés en fonction de leurs coûts totaux.
La répartition transparente des coûts indique entre autres les facteurs de coûts suivants: TFE, TFE synthétique, droits de garde, frais d’émission à l’avantage du prestataire et de la fortune du fonds, frais de rachat à l’avantage du prestataire et de la fortune du fonds.
Sur les pages d’information des fonds, les éventuelles rétrocessions et des informations au sujet du Swing Pricing sont également indiquées.
Informations complémentaires:
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