Une récession due à la crise du coronavirus semble désormais inévitable en Suisse également. Il existe toutefois une grande incertitude à ce sujet. La durée de la récession est ainsi inconnue.
Alors que certains économistes anticipent une saine reprise de la croissance économique déjà au cours de cette année, d’autres redoutent au contraire une forte récession qui pourrait s’étendre sur plusieurs années – autrement dit une dépression. L’évolution à venir des marchés des actions apparaît tout aussi incertaine – que ce soit en Suisse ou sur le plan mondial.
Inflation ou déflation?
Beaucoup d’analystes supposent qu’il y aura une inflation plus forte à moyen terme – selon les circonstances, elle succéderait à une brève phase de déflation. Certains analystes anticipent une inflation plus élevée ces prochaines années notamment en raison de la politique monétaire expansive menée par d’importantes banques centrales comme la Fed.
Certains observateurs du marché n’excluent désormais plus une hyperinflation dans les pays occidentaux. De même, la stagflation – à savoir de l’inflation combinée à une absence de croissance économique – est un scénario fréquemment discuté et que personne ne souhaite.
En comparaison de beaucoup d’autres pays, la Suisse bénéficie certes d’une position solide et devrait parvenir à se sortir plus facilement de la crise que d’autres pays européens, tels que l’Italie et l’Espagne par exemple. Malgré tout, dans le monde économique interconnecté qui prévaut aujourd’hui, la crise peut aussi durement toucher le marché suisse.
Comment les investisseuses et investisseurs peuvent-ils réagir face à ces incertitudes? moneyland.ch a analysé pour vous les avantages et inconvénients de différentes classes d’actifs.
Les actions comme placement
En février et mars 2020, les marchés des actions ont chuté massivement en peu de temps et ils ne sont que légèrement repris jusqu’à présent. Certains traders flairent des opportunités d’achat bon marché, alors que d’autres préfèrent attendre encore et anticipent que les marchés reculent à des niveaux encore plus bas.
Seule chose sûre: personne ne connaît à l’avance le moment idéal pour investir sur les marchés. La majorité des experts en placements recommandent dès lors d’acheter régulièrement des actions dès à présent jusqu’à ce que l’on ait atteint la part en actions souhaitée dans son portefeuille.
Raison: à long terme, les indices actions ont toujours réussi à rebondir. L’indice Pictet des actions suisses affiche par exemple pour la période allant de 1933 à 2019 un rendement moyen de 8,29% par an (sans inflation). Vous pouvez le vérifier en consultant notre calculateur des rendements historiques.
Cependant: la méthode qui consiste à économiser avec des actions sur le long terme présuppose que vous ayez assez de patience. «La règle de base est que vous devez avoir un horizon d’investissement d’au moins dix ans afin de pouvoir surmonter d’éventuelles crises. Malgré tout, en ces temps incertains, personne ne peut vous garantir que les
actions afficheront dans dix ans des niveaux plus élevés qu’aujourd’hui», rappelle Benjamin Manz, le directeur de moneyland.ch.
Malgré tout, on peut continuer de recommander les actions qui correspondent à votre profil de risques. C’est précisément en cas d’inflation plus élevée que les actions présentent une nettement meilleure protection contre l’inflation que par exemple les obligations, les comptes d’épargne ou les dépôts à terme. Une condition préalable est toutefois que vous puissiez renoncer à l’argent investi dans le scénario du pire et que vous arriviez aussi à bien dormir lors de phases défavorables sur les marchés.
Comment investir dans les actions?
Vous pouvez acheter des actions individuelles que vous considérez comme particulièrement prometteuses. Cependant, vous encourrez ainsi un risque plus élevé qu’en misant sur un indice actions élargi. Vous pouvez le faire à l’aide d’instruments passifs tels que des ETF (Exchange Traded Funds) ou à l’aide de fonds indiciels.
Lorsque vous vous êtes décidés pour certaines actions ou certains ETF, vous devez encore les acheter auprès d’une banque ou d’un courtier. Ici, il est indispensable que vous compariez tout d’abord les frais de dépôt et de négoce pour les actions et les ETF. Les différences de coûts entre les différents établissements sont énormes.
Le comparatif de trading en ligne de moneyland.ch répertorie tous les prestataires d’importance disposant d’une licence bancaire en Suisse et vous indique les coûts exacts qui se rapportent à votre profil d’utilisateur.
Vous trouverez ici d’autres conseils pour acheter des actions et pour acquérir des ETF.
Vaut-il la peine d’acheter des fonds gérés activement?
Il existe des milliers de fonds gérés activement constitués de manière entièrement différente. Alors que beaucoup d’entre eux incluent des actions, les fonds investissent souvent aussi dans des obligations, de l’immobilier et dans d’autres classes d’actifs.
De manière générale, vous feriez mieux de ne pas toucher aux fonds gérés activement. Cela avant tout en raison de leurs frais élevés qui auront une incidence négative sur vos rendements.
Les comptes d’épargne comme placements sûrs
Quelqu’un qui privilégie la sécurité ferait mieux de rester à l’écart des marchés pendant la crise coronavirus. De même, si vous avez absolument besoin de votre argent dans quelques années déjà, il est déconseillé d’investir dans des actions ou dans d’autres catégories de placement. Finalement, il se peut que la crise persiste encore longtemps sur les marchés.
Si vous souhaitez encourir le moins de risques, vous pouvez miser sur des comptes d’épargne. Le comparatif des comptes d’épargne sur moneyland.ch vous indique les meilleurs taux d’intérêt que vous pouvez obtenir. Si vous disposez d’une fortune importante, le mieux est de la répartir entre plusieurs banques. De cette manière, vous échappez aux éventuels taux négatifs qui peuvent s’appliquer et augmentez la sécurité de vos avoirs dans le cas peu probable d’une faillite bancaire.
Les comptes d’épargne présentent également des inconvénients: ils offrent ainsi une protection contre l’inflation plus limitée que les actions, par exemple. Si l’inflation devait soudainement fortement augmenter, vous avez toujours la possibilité de transférer vos placements. Les conditions de retrait et les délais de résiliation sont mentionnés pour chaque compte dans le comparatif des comptes d’épargne. Les conditions de retrait sont encore plus souples avec les comptes privés, toutefois les taux d’intérêt offerts par ceux-ci se situent déjà à 0% en moyenne.
Autre aspect important à connaître: les comptes d’épargne affichent certes des fluctuations moins marquées que les actions mais leur performance est plus faible sur le long terme. Comme vous pouvez le constater à l’aide du calculateur des taux d’intérêt et des rendements historiques, le taux d’intérêt nominal moyen pour les comptes d’épargne en Suisse s’est élevé à seulement 2,45% par année entre 1933 et 2019. Avec les actions suisses, le rendement annuel moyen a atteint 8,29% durant la même période.
Les dépôts à terme, une alternative aux comptes d’épargne?
Les dépôts à terme et les obligations de caisse constituent une alternative aux comptes d’épargne en Suisse. Avantage: les taux d’intérêt offerts sont en moyenne un peu plus élevés que pour les comptes d’épargne standards, comme le montre le comparatif des dépôts à terme sur moneyland.ch. En outre, le taux d’intérêt est fixé pour l’échéance choisie – ce qui peut aussi être un désavantage en fonction de l’évolution des marchés.
Le principal inconvénient des dépôts à terme et des obligations de caisse est toutefois que vous vous engagez jusqu’à la fin de l’échéance choisie, qui peut aller jusqu’à 10 ans. C’est pourquoi, vous feriez mieux d’opter pour des échéances courtes durant les périodes d’incertitude comme c’est le cas actuellement.
L’or comme placement complémentaire
L’or a la réputation d’être un placement nettement plus résistant à l’inflation et aux crises que les obligations ou les comptes d’épargne par exemple. On le voit aussi dans la crise actuelle: après une chute de courte durée, le cours de l’or est rapidement remonté à ses niveaux les plus élevés (au contraire des actions). Il est néanmoins aussi tout à fait possible que le prix de l’or chute à nouveau de manière marquée au cours des prochaines années.
Inconvénient de l’or: le cours du métal jaune peut être plein de surprises et évoluer de manière imprévisible. Ce qui vaut pour les actions vaut aussi pour l’or, à savoir que vous devez être capable de renoncer à l’argent que vous avez investi. En tant que placement complémentaire, il n’y a en revanche rien à objecter à l’encontre de l’or. Le placement le plus résistant en cas de crise est d’investir dans de l’or physique que vous conservez en lieu sûr. Dans le guide sur l’or de moneyland.ch, vous pourrez découvrir quelques conseils pratiques pour l’achat d’or en Suisse.
Le placement idéal n’existe pas
Le placement idéal qui conviendrait à tout le monde n’existe pas. Naturellement, les autres valeurs patrimoniales dont vous disposez déjà jouent aussi un rôle: en font partie les placements dans les deuxième et troisième piliers. De même, les biens immobiliers en Suisse sont considérés comme une valeur sûre en période de crise – idéalement sous la forme d’un logement qui vous appartient.
En outre, votre profil de risque – à savoir votre tolérance et votre aptitude au risque – est décisif pour choisir les placements adéquats.
«De manière générale, le principe suivant prévaut: vous ne devriez pas mettre tous les œufs dans le même panier», rappelle Benjamin Manz, le directeur de moneyland.ch. Pour prendre un exemple extrême: si vous investissez votre fortune principalement dans une seule action, vous auriez pratiquement tout perdu si la société en question devait faire faillite.
Confier la gestion à des tiers ou acheter soi-même?
Désormais, il vous est possible d’acheter des actions, des ETF et d’autres papiers-valeurs de façon relativement simple via des plateformes de trading. Cela nécessite que vous vous préoccupiez quelque peu des questions liées aux placements. Principal avantage: en achetant vous-même vos papiers-valeurs via une plateforme en ligne bon marché, vous économisez beaucoup d’argent.
Si vous ne vous intéressez absolument pas aux questions liées aux placements ou si vous n’avez pas assez confiance pour investir vous-même, il peut alors valoir la peine de le déléguer cette tâche à un gérant de fortune ou à une banque. Mais attention cependant: les mandats de gestion de fortune sont souvent très chers. Toujours est-il qu’il existe désormais aussi des gérants de fortune numériques – également appelés robots-conseillers – qui offrent des conditions nettement plus avantageuses.
Avez-vous des questions?
Vous pouvez volontiers poser vos questions au sujet des placements dans notre forum sur les placements. Nos experts et d’autres utilisateurs répondront aux questions que vous posez. C’est aussi possible de manière anonyme: vous pouvez changer votre nom d’utilisateur à tout moment dans le Forum.
Informations supplémentaires:
A quel point les banques suisses sont-elles sûres durant la crise du coronavirus?
Comparatif des plateformes de trading en ligne
La gestion de fortune (Private Banking) en comparaison
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