Mon dépôt est dans les chiffres rouges – que faire?

Qu'il s'agisse d'un krach boursier ou des craintes liées à une récession: lorsque les marchés boursiers tanguent de tous côtés et que les portefeuilles virent au rouge, les investisseuses et investisseurs se posent de nombreuses questions sur la meilleure façon d’agir. moneyland.ch vous fournit des réponses à ce sujet.

L'argent que j'ai investi est-il perdu?

Pas nécessairement. Lorsque les cours baissent, on appelle cela une perte comptable. En claire, cela signifie que vous perdriez effectivement de l'argent si vous vendiez un titre à son prix actuel sur le marché. L’argent que vous avez investi n’est donc perdu que lorsque vous clôturer une position et que vous transformez ainsi une perte comptable jusqu’ici en une perte réelle.

Si vous investissez à l’aide de certains produits dérivés (par exemple au moyen de CFD), il se peut toutefois qu’une baisse des cours se transforme inévitablement en une perte réelle. Si vous effectuez des opérations sur marge (avec l’aide d’argent emprunté), cela génère des frais supplémentaires et vous devez alors même verser de l'argent supplémentaire ou revendre des titres en cas d’appel de marge (et réaliser ainsi à coup sûr des pertes).

Ferais-je mieux d’arrêter d'investir?

La réponse à cette question dépend fortement de votre situation personnelle concrète. En période de crise (par exemple en cas de récession), il est de manière générale recommandé de garder un peu plus d'argent de côté. Cela vous permet, jusqu’à un certain point, de vous prémunir au cas où vous devriez par exemple faire soudainement face à des dépenses plus importantes ou subir des pertes de revenus. Lorsque l’argent se fait rare, il peut donc être judicieux d’attendre avant d'investir davantage – en particulier si vous vous attendez de toute façon à une nouvelle baisse des cours.

D'un autre côté, il faut garder à l’esprit que les marchés baissiers ne sont pas forcément un mauvais point d’entrée afin d’acquérir de nouveaux titres ou pour en ajouter à vos investissements actuels: si vous achetez des titres pendant un mouvement de baisse, vous devez certes subir des pertes comptables dans un premier temps. En revanche, vous serez présent dès le départ lorsque le marché commencera à se redresser. Dans une perspective de long terme, les investissements effectués pendant une période de crise s’avèrent également rentables, comme le montre le calculateur de rendement historique de moneyland.ch.

Si vous aviez, par exemple, investi dans le Swiss Market Index (SMI) au début de 2009, au moment où le marché suisse des actions était dans le rouge depuis des mois en raison de la crise financière, vous auriez ainsi presque doublé la valeur totale de votre placement sur cinq ans (jusqu'à fin 2014), soit un gain de 100%. Et cela, même si le SMI évoluait encore en baisse au début de cette année-là, qu'il a encore perdu massivement de la valeur dans un premier temps, avant d’atteindre son plus bas niveau en mars 2009 seulement.

Racheter prématurément durant un marché baissier peut toutefois aussi s’avérer une erreur: en effet, si vous aviez investi un peu plus tôt durant la crise financière, à savoir au début 2008, votre gain total réalisé jusqu’à 2014, de 32%, n’aurait représenté qu’une fraction de ce qu'il aurait pu atteindre si vous aviez attendu encore un an de plus - et cela en dépit du fait que votre argent ait été investi une année supplémentaire. Bien entendu, votre rendement a tendance à être plus élevé si votre achat est effectué juste avant le début de la reprise. Toutefois, ce moment ne peut pas être déterminé à l'avance de manière fiable.

Dois-je liquider les titres figurant dans mon dépôt?

Les pertes qui figurent dans votre dépôt ne deviennent réelles que lorsque vous décidez de clôturer votre position. Avant que vous ne vous décidiez de vendre, il y a toujours une chance que votre portefeuille parvienne à se redresser. De manière générale, il n'est donc pas avantageux de vendre lorsque les chiffres sont dans le rouge.

Il se peut bien sûr que vous n'ayez pas d’autre choix que de vendre pendant une récession - par exemple parce que vous seriez, sinon, confronté à des difficultés financières. En revanche, si vous n'avez pas un besoin urgent d’argent et que vous n'avez aucune raison de douter de la pertinence de votre stratégie d'investissement, il n’est alors pas judicieux de vous retirer de la Bourse.

Devrais-je adapter mon portefeuille?

De manière générale, il est conseillé de s'en tenir à des stratégies d'investissement à long terme. Des pertes comptables de courte durée ne sont pas encore le signe que votre stratégie ne fonctionne pas. Tous les investisseurs doivent être en mesure d’accepter des baisses dans le cadre de leurs placements à long terme. Si vous cédez des titres après une chute des cours, vous transformez vos pertes comptables en pertes réelles, même si vous investissez ensuite cet argent d’une autre façon. Pour autant que l’on puisse s'attendre à ce que les titres se redressent, les revendre peut s’avérer être une mauvaise idée.

Si vous avez une stratégie active et que vous constatez que vous avez misé sur un titre qui ne correspond plus à la stratégie que vous aviez définie, il peut néanmoins être sensé de le revendre. L’argent est alors investi dans des titres qui correspondent mieux à votre style d’investissement.

N'oubliez toutefois pas que l’achat et la vente de titres entraînent aussi des coûts supplémentaires, que vous ne subiriez pas si vous attendiez simplement que ce passage à vide se termine. Si votre stratégie ne prévoit pas de procéder à des ajustements de votre portefeuille, vous ne devriez donc pas vous laisser déstabiliser par les chiffres rouges dans votre dépôt.

A l’aide du comparatif de trading de moneyland.ch, vous pouvez voir quels sont les coûts générés par tel ou tel prestataire. Il se peut même qu’un transfert de vos titres vers un courtier en ligne plus avantageux en vaille aussi la peine. Attention cependant: un tel transfert peut également entraîner des frais supplémentaires. Toujours est-il que certaines plateformes de trading helvétiques proposent de prendre en charge tout ou une partie de ces frais de transfert.

Quelles sont les actions qui résistent le mieux en temps de crise?

Si vous pensez que la situation sur les marchés ne va pas s’améliorer, du moins à moyen terme, vous pouvez alors envisager de miser sur des valeurs défensives lorsque vous effectuez vos achats. Il s’agit par exemple d’actions d’entreprises dont le succès ne dépend pas de la conjoncture, ou qui en sont moins affectées que l’ensemble du marché. Souvent, ces titres parviennent à mieux résister lorsque les marchés évoluent à la baisse – ou, du moins, ils sont moins violemment entraînés à la baisse par de telles phases de recul.

Vous devez toutefois également être conscient du fait que les valeurs défensives progressent aussi souvent moins que le reste du marché lorsque les bourses se ressaisissent. Il se peut donc – surtout si vous anticipez une reprise rapide ou si votre horizon d'investissement est encore très lointain – que vous n'ayez aucun avantage à adopter une approche défensive durant un marché baissier.

Puis-je compenser les pertes en spéculant?

Essayer de tout miser sur une seule carte pour revenir dans les chiffres noirs – il n’y a pas seulement des joueurs malchanceux au casino qui y pensent mais aussi certains petits investisseurs lorsqu’ils voient les cours de la bourse s’effriter. Si l'évolution de la bourse vous perturbe et que vous perdez de vue vos objectifs de placement, la tentation peut être grande de compenser les pertes comptables en spéculant encore davantage.

Une telle approche peut toutefois s’avérer dangereuse: en effet, plus de spéculation signifie aussi plus de risques. Si vous avez déjà subi des pertes importantes, il n’est probablement pas avisé d'augmenter encore vos risques de subir des pertes. En effet, votre capacité à prendre des risques diminuera au fur et à mesure que votre patrimoine perd de sa valeur. Dans de telles situations, il est d’autant plus important que vous investissiez votre argent dans des produits de placement bien diversifiés et à faibles coûts (par exemple au moyen d’ETF).

Il est préférable de laisser des stratégies telles que le daytrading et le négoce de placements à haut risque à des professionnels. En effet, ces stratégies requièrent à la fois un grand savoir-faire ainsi qu’une capacité à prendre des risques qui est supérieure à la moyenne.

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