Voilà le temps que les contribuables suisses travaillent chaque année uniquement pour l’État

Une partie de nos revenus est versée aux pouvoirs publics sous forme d’impôts. Découvrez dans cet article, combien de temps les Suisses doivent travailler chaque année juste pour payer les impôts fédéraux, cantonaux, et communaux ainsi que les impôts ecclésiastiques sur leur revenu. Le jour où l’on cesse de travailler pour payer ses impôts, et où l’on travaille pour soi-même, est appelé Le jour de libération fiscale ou encore «Tax Freedom Day».

Il y a plusieurs facteurs qui entrent en ligne de compte pour déterminer votre propre Tax Freedom Day. Il s’agit notamment de vos revenus, de votre état civil, de votre lieu de résidence et si vous avez des enfants. L’administration fédérale des contributions (AFC) détermine la date de votre jour de libération fiscale en fonction de ces facteurs.

En Suisse, le salaire annuel médian s’élève à près de 80’000 francs bruts pour un individu qui travaille à temps plein. Si cette personne n’a pas d’enfant et qu’elle est célibataire, il lui faudrait travailler entre 20 (Zoug) et 62 jours (Neuchâtel) dans les chefs-lieux des 26 cantons pour couvrir ses impôts sur le revenu.

Tableau 1: Célibataire sans enfant, CHF 80’000 brut

Zoug reste dans la plupart des cas le grand paradis fiscal parmi les chefs-lieux, alors que Neuchâtel est souvent la ville où l’on travaille le plus longtemps pour l’État. Toutefois, selon votre situation, certains lieux de résidence peuvent être nettement plus ou au contraire moins avantageux sur le plan fiscal. Tandis qu’Altdorf, dans le canton d’Uri, figure parmi les lieux de résidence où le jour de la libération fiscale se révèle assez tôt quand on est célibataire (tableau 1), il occupe le bas du tableau pour les couples à un revenu qui ont deux enfants et le même revenu brut de 80’000 francs (tableau 2).

Tableau 2: Couple à un revenu avec 2 enfants, CHF 80’000 bruts

Le fait d’avoir des enfants ou non fait une grande différence au niveau des impôts sur le revenu: alors que les couples avec deux enfants (tableau 2) travaillent entre 0 (Genève) et 26 (Neuchâtel) jours uniquement pour l’État, le même couple sans enfants travaillera entre 11 (Zoug) et 42 jours (Neuchâtel et Lausanne).

Cela signifie également que si vous vivez avec une personne sans activité professionnelle, le partenariat conjugal est un choix judicieux d’un point de vue fiscal, que vous souhaitiez ou non avoir des enfants. En effet, une personne seule sans enfants et avec un revenu annuel de 80’000 francs travaille entre 20 (Zoug) et 62 jours (Neuchâtel) pour l’État (tableau 1). Dans la ville de Zoug, cette durée est pratiquement le double de celle que si vous étiez marié.

Plus votre revenu est élevé, plus vous travaillez longtemps pour l’État

Les chiffres montrent très clairement que les personnes qui gagnent le plus paient en principe bien plus d’impôts: en effet, pour un revenu brut annuel de 50’000 francs, une personne célibataire sans enfants travaille entre 12 (Zoug) et 44 jours (Neuchâtel) pour payer ses impôts sur le revenu. Si par contre votre revenu brut annuel est trois fois plus élevé, soit de 150’000 francs, le jour de libération fiscale n’intervient qu’après un délai qui varie entre 44 et 85 jours. Dans la ville de Neuchâtel, il vous faudrait dans ce cas pratiquement la totalité du premier trimestre de l’année pour couvrir vos impôts.

Autre exemple, plus extrême encore: en tant que célibataire avec un revenu d’un million de francs par an, vous devriez travailler entre 74 (Zoug) et 136 jours (Genève) dans les chefs-lieux des cantons pour payer vos impôts. À Genève, les personnes disposant d’un revenu aussi important passent donc plus d’un tiers de l’année à travailler pour l’État.

Déménager pour payer moins d’impôts?

D’après les chiffres, la date du jour de libération fiscale varie considérablement en fonction des facteurs mentionnés. Il suffit que vous déménagiez du lieu de taxation le plus élevé vers un paradis fiscal pour que votre temps de travail pour l’État diminue d’un tiers.

Cela dit, déménager dans une autre région uniquement pour économiser des impôts sur le revenu n’est pas forcément judicieux. En effet, le jour de libération fiscale calculé par l’AFC tient uniquement compte de l’impôt sur le revenu, et non d’autres impôts ou facteurs financiers (par exemple les frais de logement ou les primes d’assurance maladie). Ainsi, la ville de Zoug a beau être très avantageuse sur le plan fiscal, mais les prix des terrains et les loyers dans le canton sont considérés comme bien plus élevés que la moyenne. Vous risquez donc de perdre les économies fiscales réalisées grâce au déménagement vu qu’il vous faudra faire face à d’autres coûts supplémentaires. Si vous envisagez un déménagement dans le but de réduire vos impôts, il est donc essentiel de tenir compte de tous les facteurs de coûts.

Quel que soit l’endroit où vous habitez, il vaut toujours la peine d’essayer d’optimiser votre charge d’impôts. Pour ce faire, il existe de nombreuses possibilités. Avec le pilier 3a, par exemple, vous pouvez économiser des impôts sur le revenu. moneyland.ch vous explique les déductions auxquelles vous pouvez prétendre sur votre déclaration d’impôts. Et si vous payez vos impôts en avance, certains cantons vous offrent même des intérêts.

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